A Brive (Amédée Domenech) - Brive perd Stade Toulousain
42 à 10 (mi-temps : 21-3)
Temps frais ; bonne pelouse ; arbitrage de M. Matheu
Pour Brive : 1 essai de Popham (46) ; 1 pénalité de Goode (33) ; 1 transformation de Goode (46) .
Pour le Stade Toulousain : 5 essais de Montès (21, 29), Médard (40), Lacombe (56) ; 3 pénalités de Skrela (60) et Bélie (72, 79) ; 4 transformations de Skrela (21, 29, 40, 56) .
Brive : B. Davies ; Bianco, Cooke, MacKay, Agulla ; (o) Goode, (m) Davies ; Claasen (cap), Popham, Vosloo ; Méla, Short ; Capdevielle, Thompson, Balan.
Stade Toulousain : Médard (puis Fritz, 55); Donguy (puis Heymans, 41), Kunavore, Jauzion, Ahotaeiloa ; (o) Skrela, (m) Kelleher (puis Bélie, 61); Nyanga, Maka, Bouilhou (cap) ; Albacete, Millo-Chluski (puis Pelous, 50) ; Montès (puis Human, 58), Vernet-Basualdo (puis Lacombe, 41), Poux (puis Perugini, 25).
Le Stade Toulousain s'est imposé à Brive lors de la 22ème journée du Top 14, conservant du même coup la tête du classement. Cette très belle victoire, obtenue avec une équipe pourtant remaniée, permettra de préparer le quart de finale européen dans la sérénité, car, n'en doutons pas, il s'agit d'une authentique performance réalisée par les Rouge et Noir. Car Brive, cinquième du championnat avant cette journée, était incontestablement l'une des équipes en forme du moment.
Plusieurs changements intervenaient dans le XV de départ par rapport à celui victorieux du Stade français une semaine plus tôt. Dusautoir, Michalak, Servat, Clerc et Sowerby étaient ainsi dispensés du voyage en Corrèze, ce qui permettait à d'autres (Kunavore, Maka) de gagner du temps de jeu. Mais l'information importante au moment du coup d'envoi concernait les retours de Skrela et Kelleher. A une semaine du déplacement au Millennium, les titularisations de ces deux élements essentiels tombaient à point nommé.
Doublé de Montès !
Les Toulousains réalisaient une entame de match intéressante, symbolisée par une percée de Skrela qui semait la pagaille dans la défense corrézienne. L'action se terminait par un en-avant de Montès, mais cela symbolisait les belles intentions toulousaines, tout comme ce formidable coup de pied d'occupation signé Médard, qui faisait gagner 50 mètres à son équipe.
Globalement, la possession était en faveur des visiteurs, mais quelques maladresses venaient ruiner leurs efforts. Ainsi, en touche, on dénombrait deux ballons perdus en l'espace de dix minutes, ce qui venait quelque peu ternir le bon début d'ensemble des Rouge et Noir. A la 11ème minute, Médard héritait d'une belle opportunité de drop, mais le tir tendu de ce dernier passait nettement à côté.
Par intermittence, cependant, les Brivistes mettaient le nez à la fenêtre et s'installaient dans le camp toulousain. Chez les Stadistes, les ballons à négocier devenaient rares, et certaines approximations (touche directe, nouvel en-avant entre Kunavore et Ahotaeiloa sur une belle séquence) perduraient. Mais un superbe essai venait récompenser les vingt premières minutes toulousaines : après une belle combinaison entre Kunavore, Médard et Donguy, un point de fixation se créait : le ballon sortait rapidement, et le trio Human-Basualdo-Montès, avec de petites passes dans un périmètre réduit, se jouait de la défense briviste, pour un essai de l'ancien parisien.
Toulouse menait 7-0, et par la suite, Goode manquait coup sur coup deux pénalités, ce qui permettait de maintenir l'écart. Exceptée une petite période délicate au quart d'heure de jeu, le Stade menait bien sa barque et jouait intelligemment. Et sur une touche à cinq mètres, une feinte de Nyanga était à deux doigts d'aller au bout. Mais sur la mêlée ouverte, Montès se saisissait du ballon et passait dans un trou de souris pour inscrire son deuxième essai personnel !
Si Goode passait une pénalité moins de soixante secondes plus tard, cela ne gâchait pas la formidable demi-heure accomplie par les champions de France, et surtout l'improbable doublé réussi par Montès, lui qui n'en avait inscrit qu'un depuis son arrivée au club (c'était face à Brive, déjà, la saison dernière).
Les Rouge et Noir, nettement devant, se faisaient plaisir, et une formidable séquence faillit bien être achevée par, devinez qui, Montès ! A dire vrai, le pilier filait droit à l'essai, mais M. Matheu revenait sur un en-avant de passe de Kelleher. A la 37ème, Skrela semblait capable d'aller seul à l'essai, mais un retour in extremis de Vosloo faisait que le demi d'ouverture toulousain laissait échapper le cuir.
Enfin, sur la sirène, Brive laissait échapper un ballon, Jauzion s'en saisissait, allait vers la ligne, pour finalement être repris à cinq mètres. Mais le trois quart centre voyait arriver Médard en renfort, qui marquait de près. Le Stade menait 21-3 à la pause.
Médard, la grande classe
Les Stadistes attaquaient bien la reprise et semblaient maîtriser la rencontre. Mais le CAB, sur sa première incursion dans le camp toulousain, bénéficiait d'une mêlée à cinq mètres, à l'issue de laquelle Popham marquait. Cet essai, entâché d'un en-avant tellement évident qu'il était étonnant qu'aucun des arbitres ne s'en soit rendu compte, relançait les locaux.
La partie s'emballait, et Toulouse reprenait les devants peu après l'heure de jeu. Maxime Médard, étincelant depuis le coup d'envoi, faisait pour une énième fois parler sa classe et se trouvait à la conclusion d'un superbe essai. Skrela trouvait le poteau sur la transformation, mais le Stade reprenait ses distances (26-10). Cette fois, Brive avait pris un coup derrière la tête, et il n'y avait plus qu'une seule équipe sur le terrain. Lacombe réalisait un petit festival en slalomant dans les 22 mètres et, après une impressionnante accélération, marquait le cinquième essai des siens.
Le résultat désormais acquis, Guy Novès procédait à de multiples changements pour ménager les organismes, à une semaine du rendez-vous fixé au Millennium. Le rythme baissait quelque peu, et les Corréziens en profitaient pour refaire surface et équilibrer les débats. Mais les Haut-Garonnais, une nouvelle fois, faisaient parler leur réalisme et réussissaient deux pénalités, par Skrela et Bélie. Le score passait à 39-10 et se figeait finalement à 42-10, après un ultime pénalité de Bélie. Toulouse s'imposait largement, dans des proportions pour tout dire inattendues, mais qui le placent dans des dispositions idéales pour aborder son quart de finale, premier tournant de la saison.